Les dividendes de l'apocalypse by Stéphane Desienne

Auteur:Stéphane Desienne [Desienne, Stéphane]
La langue: fra
Format: epub
ISBN: 9782897178062
Éditeur: Numeriklivres
Publié: 2015-05-23T22:00:00+00:00

44

Richard était en dessous de la vérité, se dit Félix. Le hangar alloué au BEAA bénéficiait d’une sécurité maximale. Le dispositif mis en place à bord du Jéricho compliquait toute tentative de pénétration de la zone. Avec du temps, il parviendrait sans doute à le déjouer, mais il devait opérer vite. Très vite. Il était peut-être plus simple de forcer les inspecteurs à en sortir plutôt que d’essayer d’entrer.

Comme les experts refusaient que l’on touche à leur matériel, il n’avait pu saisir l’occasion d’étudier le périmètre. Deux sentinelles gardaient l’accès principal. A priori, il fallait sûrement ajouter l’attirail électronique habituel : caméras flottantes, systèmes anti-intrusion, scanners à empreintes rétiniennes et détecteurs de mouvement.

Après avoir été remercié par le chef du BEAA et sans ordres de la part de Richard, Félix profita de la vue depuis la passerelle de verre qui enjambait le pont principal du vaisseau. Les membres d’équipage empruntaient cette artère équivalente à une avenue dans une ville. Appuyé sur la rambarde, il regardait les allées et venues. Les hommes lui parurent concentrés. Il n’entendait que le bruit de leurs pas et, ici et là, quelques voix feutrées. Le Jéricho ferait la fierté de la nouvelle flotte, à n’en pas douter. Ils savaient tous appartenir à une élite, chacun s’étant entraîné dur pour l’intégrer. La formation avait sûrement duré des mois avant la livraison du navire, en commençant par les élémentaires règles de sécurité.

Félix sourit.

Il quitta son observatoire et s’engagea dans la première coursive à droite de la passerelle. Les contractants privés comme lui disposaient d’un droit de circulation limité, entre le réfectoire et la baie du pont principal. Quarante mètres d’un bout à l’autre.

Il devait donc se procurer un sésame pour accéder aux sections sensibles. Après avoir fait le tour des possibilités et observé les allers-retours, il se posta près de l’entrée d’une annexe peu fréquentée, profitant de la pénombre offerte par un renfoncement. Il attendit une victime de sa corpulence. Un quartier-maître de l’intendance arriva devant le scanner à badges. L’individu possédait les bonnes mensurations, à vue de nez. L’attaque foudroyante le surprit. Après un coup de tête douloureux et une main plaquée sur la bouche, il traîna le malchanceux et utilisa sa carte pour entrer dans l’annexe. À l’abri des regards, il le bâillonna et le ligota. Après avoir revêtu son uniforme, Félix passa à la seconde partie de son plan.

L’armurerie se situait sur bâbord avant, là où une explosion accidentelle ne risquait pas d’endommager sérieusement le navire. En cas d’incendie, l’ouverture des panneaux donnant sur le vide l’éteindrait en quelques secondes. Félix évolua à son aise dans cette caverne aux trésors à ravir n’importe quel maniaque des armes. Il localisa la section réservée au détachement des Gardes suisses. Sur une desserte flottante, il posa une caisse de grenades soniques.

Pour sortir ce genre de matériel, il devait apposer son badge sur plusieurs documents électroniques affichés sur une table interactive. Il s’exécuta sous l’œil d’un planton et d’un sergent.

— Les rampants s’ennuient ?

— Je suppose. Rien de tel qu’un entraînement en conditions réelles.

Télécharger

Déni de responsabilité:
Ce site ne stocke aucun fichier sur son serveur. Nous ne faisons qu'indexer et lier au contenu fourni par d'autres sites. Veuillez contacter les fournisseurs de contenu pour supprimer le contenu des droits d'auteur, le cas échéant, et nous envoyer un courrier électronique. Nous supprimerons immédiatement les liens ou contenus pertinents.